Investir pendant l’inflation : pourquoi et comment garder son capital ?

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Depuis 2021, le taux d’inflation annuel en France dépasse régulièrement 5 %. La rémunération moyenne des livrets réglementés reste inférieure à ce seuil, ce qui entraîne une perte de pouvoir d’achat sur l’épargne. Les placements à capital garanti ne remplissent plus leur fonction protectrice. Certaines classes d’actifs, traditionnellement considérées comme risquées, deviennent alors des outils de préservation du patrimoine. Diversifier les supports et ajuster l’horizon d’investissement permet d’atténuer l’érosion monétaire. Les choix opérés aujourd’hui conditionnent la valeur réelle du capital dans dix ans.

Inflation et épargne : un défi pour les investisseurs

Les repères ont volé en éclats. Aujourd’hui, la hausse des prix bouscule les habitudes d’épargne et impose de revoir toutes les stratégies. L’indice des prix à la consommation publié par l’INSEE progresse à une cadence rarement observée ces deux dernières décennies. Avec un pouvoir d’achat attaqué de toutes parts, on ne peut plus se contenter des placements tranquilles : quand l’inflation dépasse les taux des livrets, l’argent placé dort… mais fond.

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Les institutions réagissent, certes, mais le quotidien des épargnants reste sous tension. Les ajustements de la Banque centrale européenne sur ses taux directeurs mettent du temps à se traduire sur les produits d’épargne du quotidien. Ni le livret A, ni le LDDS ne suivent le rythme de la hausse des prix. Sécurité ou rendement, il faut choisir, à moins de revoir ses positions et de s’autoriser de nouveaux arbitrages plus dynamiques.

Les anciens repères financiers vacillent. Face à la hausse des prix à la consommation et à la nervosité des marchés, le simple fait d’investir s’apparente à un jeu d’équilibriste. Les solutions d’hier deviennent incertaines, forçant chacun à explorer d’autres voies, à diversifier, à penser long terme. Désormais, chaque publication de l’INSEE, chaque sortie de la BCE, chaque frémissement boursier doit être pris au sérieux. L’inflation n’a rien d’une menace lointaine : elle influence chaque arbitrage et redéfinit chaque projet d’épargne.

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Pourquoi l’inflation grignote-t-elle votre capital ?

L’inflation agit sans bruit mais son impact est brutal. L’argent posé sur un compte courant ou sur des livrets réglementés s’appauvrit, tout simplement parce que le taux d’inflation dépasse chaque année le taux d’intérêt servis par ces placements. Le résultat ? Le capital s’érode dans le temps, même si le montant affiché ne change pas.

Des solutions longtemps synonymes de sécurité, livret A, LDDS, LEP, voient leur bouclier s’effriter. Même les comptes à terme, symbole de la stabilité, ne parviennent pas à protéger contre la hausse des prix. Cette perte n’apparaît pas sur l’écran d’un relevé bancaire, mais se découvre dans la vie quotidienne, lorsque 1000 euros ne suffisent plus aux mêmes achats.

Liste des faiblesses des placements face à l’inflation, à connaître pour se prémunir :

  • Les obligations classiques à taux fixe peinent à rivaliser : leur rendement s’affaiblit, le pouvoir d’achat qu’elles offrent se réduit d’année en année.
  • Quant aux obligations indexées sur l’inflation, elles constituent un filet de sécurité, mais restent difficiles d’accès pour la majorité des épargnants.

L’INSEE documente parfaitement ce phénomène : le capital, s’il n’est pas actif, se désagrège peu à peu. Pas besoin de retirer ou de dépenser pour perdre en valeur. Attendre sans rien faire devient risqué ; repenser sa façon de placer son argent n’est plus une option secondaire.

Panorama des solutions pour préserver son pouvoir d’achat

Face à cette hausse des prix persistante, diversifier ses placements devient une vraie nécessité. Parmi les alternatives, l’immobilier a la cote. Investir dans la pierre via des SCPI permet de s’exposer à l’immobilier locatif tout en mutualisant les risques. Certes, les rendements varient mais la possibilité d’indexer certains loyers sur l’indice des prix à la consommation joue souvent en faveur d’un maintien du pouvoir d’achat.

À côté, l’assurance vie reste une valeur refuge, même si les fonds en euros ne suffisent plus à contrer l’inflation. Les contrats multisupports sont là pour ça : ils permettent de s’exposer, selon son profil, à des actifs plus racés, actions, SCPI, matières premières par exemple. Prendre du risque, c’est aussi accepter une part de volatilité pour conserver une chance de voir son capital progresser malgré la pression inflationniste.

Les catégories d’actifs suivantes sont souvent mises en avant pour leur résistance, voire leur adaptabilité, à l’inflation :

  • Les actions de secteurs capables de répercuter la hausse des coûts sur leurs clients (industrie, santé, énergie) conservent une longueur d’avance.
  • Les matières premières, or, métaux, énergie, évoluent souvent parallèlement au mouvement de l’inflation mais impliquent une gestion de la volatilité.

La gestion pilotée attire désormais un public croissant : confier la gestion de son portefeuille à des professionnels offre une réactivité précieuse. L’allocation est ajustée en fonction du contexte, limitant la prise de risques inconsidérée tout en permettant de s’adapter à un environnement fluctuant. Voilà de quoi garder un œil sur l’essentiel : la préservation du pouvoir d’achat.

investissement financier

Ressources et conseils pour faire des choix éclairés face à l’inflation

Pour traverser cette période de hausse des prix sans y laisser trop de plumes, mieux vaut s’appuyer sur des sources d’information fiables. Les données mensuelles de l’INSEE sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation sont la référence pour suivre la température de l’inflation. Les analyses de la banque centrale européenne (BCE) aident à anticiper les changements de taux et à ajuster ses placements en conséquence.

Ceux qui veulent améliorer leurs prises de décision peuvent se référer à plusieurs leviers concrets :

  • Consulter les rapports de l’AMF (Autorité des marchés financiers) pour mieux saisir les risques réels de chaque type de produit sur les marchés financiers.
  • Échanger avec un spécialiste en gestion de patrimoine pour aligner son portefeuille avec son profil et le contexte inflationniste.
  • Veiller à multiplier les approches : mixer placements anti-inflation, gestion déléguée et arbitrages réguliers pour limiter l’impact des imprévus économiques.

Trois repères devraient vous accompagner à chaque étape : des frais annoncés clairement, une capacité facile de retrait, et une évaluation réaliste du rapport entre rendement et risque. Tester différents scénarios grâce à des simulateurs peut aussi aiguiller vos choix. Se précipiter n’a jamais été plus risqué : il faut s’accorder le droit de comparer, d’interroger, d’étudier, au lieu d’agir sous l’impulsion.

Personne ne peut prédire la fin de la hausse des prix ni l’avenir du pouvoir d’achat. Mais ceux qui prennent le temps de décrypter, d’ajuster leurs placements et d’avancer pas à pas, construisent une stratégie capable de résister bien au-delà des remous actuels. Le capital n’est pas simplement un chiffre : c’est une énergie à protéger, coûte que coûte.